Où on l'apprend que les rétro sont des rétro de Citroën CX ..
Aston Martin DB7 - L’impie?
Chaque constructeur a accouché, au fil des ans, d’au moins un modèle que les puristes de la marque ont gardé en travers de la gorge. Rejeté d’emblée, sans autre forme de procès ni rédemption possible, véritable mouton noir voué aux gémonies. Pensez donc aux Porsche à moteur avant - les 928 (pourtant qualifiée de meilleure GT de tous les temps!), 944 puis 968, des merveilles d’efficacité - la Dino (affublée du titre peu enviable de Ferrari du pauvre) et autres voitures pourtant objectivement bourrées de qualités. Leur faute? S’écarter par trop des canons de la marque, remettre en question des soi-disant absolus.*
Une Aston Martin dont l’objectif avoué était de réaliser un volume de ventes inhabituel (shocking!) pour la marque alors en difficulté financière ne pouvait passer aux yeux des fidèles pour autre chose qu’une offense insupportable. Une voiture au rabais. Et pourtant, quelle ligne! Le dessin à l’élégance intemporelle, signé Ian Callum, séduit sous tous les angles.
L’habitacle respecte quant à lui les codes essentiels: cuirs splendides, boiseries laquées, moquette moelleuse. Les grincheux feront remarquer quelques détails indignes à leurs yeux (clé de contact Ford, commodos de grande série et rétroviseurs de Citroën CX notamment). Mais franchement pas de quoi en faire tout un pudding!
La mécanique provient de Jaguar, revue et corrigée - adjonction d’un compresseur Eaton notamment - par TWR. Le résultat? 335 ch, un couple de 460 Nm, des chiffres aguichants aujourd’hui encore. Pas d’explosion incontrôlable de puissance à l’utilisation cependant, mais bien plutôt une grande linéarité. Les gardiens du temple évoquent - quant à eux, intransigeants - un manque de caractère impardonnable.
Le sport débridé n’est pas - comme son poids de près de 1800 kg le laisse aisément supposer - l’activité préférée de la belle. Mais son comportement de GT fait merveille pour une balade - rapide s’il le faut - sur route dégagée.
Résultat des courses? A moins d’être un intégriste absolu de la marque de Newport Pagnell (siège historique), comment rester insensible aux charmes de la belle anglaise, désormais qualifiée de
Modern Classic? Une ligne magnifique, une mécanique à la fiabilité reconnue, une boîte manuelle disponible (largement préférable à l’automatique, un peu lymphatique), un confort appréciable sur longue distance et, last but not least, une cote désormais très accessible. What else?
Voiture mise gracieusement à disposition par
www.astonriviera.ch
Source:
http://www.bilan.ch/sebastien-ladermann/autos-gastronomie/aston-martin-db7-limpie